Principes

Principes d'Ethique Clinique

Une méthode d'analyse et d'action

L’éthique clinique touche toutes les décisions, incertitudes, conflits de valeurs et dilemmes auxquels les médecins, les professionnels de la santé et des services sociaux sont confrontés.


Le but de l’éthique clinique est d’améliorer la qualité des soins offerts à la personne ainsi que la qualité du travail des intervenants cliniques par une approche interdisciplinaire en identifiant, analysant et proposant des pistes de solutions concernant les problèmes éthiques qui se posent en pratique clinique.

De manière générale (Canguilhem) : "Le médecin doit écouter et interpréter la parole du patient, sa souffrance pour en comprendre le sens : le médecin est un interprète avant d’être un réparateur ". 

En pratique, sont utilisés au CEC de la Clinique Jules Verne comme outils les principes de bioéthique de Beauchamp et Childress qui sont au nombre de quatre : 

  • Autonomie
  • Bienfaisance
  • Non-malfaisance
  • Justice


Les principes d’autonomie et de justice considèrent comme étant du devoir du médecin ou du soignant de respecter l’autonomie du patient et de répondre à une certaine exigence de justice dans la manière de prodiguer les soins et les traitements. En revanche, la non-malfaisance et la bienfaisance invitent plutôt à se soucier des effets de l’acte effectué sur la vie et la qualité de vie de la personne.

L'autonomie permet de reconnaître en chacun un sujet libre capable de juger et de se déterminer par lui-même. Le respect de l’autonomie du patient réside donc dans le devoir de se conformer au libre choix du patient en s’assurant de son consentement éclairé. "Le rôle des soignants serait donc alors d’accompagner le patient dans la conquête de l’autonomie en travaillant avec lui sur la perception qu’il a de sa maladie, sur les affects qu’elle produit en lui et les représentations qui leur sont corrélés afin qu’il puisse parvenir à une vision plus lucide de sa situation" (E. Delassus). Il y a une obligation de respecter et de renforcer l'autonomie des personnes.


La bienfaisance se réfère à l’obligation morale d’agir pour le bien de la personne et à lui procurer des bénéfices. Il s’agit de placer l’intérêt de la personne au centre de tout acte médical. Ainsi, la personne elle-même, en fonction de ce qui fait sa singularité, est la seule apte à décider de ce qui est bon pour elle, même s’il est vrai, en tant qu’elle est éventuellement une personne vulnérable, qu'elle a généralement besoin d’être soutenue et accompagnée dans ses décisions.


La non-malfaisance s’inspire du primum non nocere d’inspiration hippocratique et qui signifie "principalement ne pas nuire". Il impose tout d’abord à tout médecin ou soignant de ne pas porter un quelconque préjudice à qui que ce soit et plus particulièrement à ses patients.


La justice s'applique au fait que toutes les personnes ont droit à la même considération, à la même aide et aux mêmes soins. De plus, on peut envisager que les personnes les plus vulnérables pourraient en bénéficier davantage. La justice implique la reconnaissance de la loi, mais aussi la vie de la société (D. Berthiau). 

 

Références

  • Tom L. Beauchamp & James F. Childress, Les principes de l’éthique biomédicale, Les Belles Lettres, Paris, 2007, p. 30-31.
  • Eric Delassus. Analyse critique du principisme en éthique biomédicale. https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01486803/document
  • Denis Berthiau. Prendre en compte le collectif du vivre ensemble, en réalité d'expression plurale. Le virage bioéthique.2019. L'Harmattan


Autres approches

D'autres approches existent.

Par exemple, en obstétrique, voir l'article (en anglais) de l'ACOG (American College of Obstetricains and Gynecologists) de 2007 (avec 38 références).


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